L’électricité représente un risque majeur dans le milieu professionnel. Pour limiter les accidents, le Code du travail (art R.4544-9) et la norme NF C18-510 (arrêté du 05 juillet 2024) imposent la délivrance d’une habilitation électrique pour toute personne intervenant sur ou à proximité d’une installation électrique. Plus qu’une obligation légale, cette certification protège vos salariés face au risque électrique. Pour information, la norme NF C18-550, relative aux opérations d’ordre électrique ou non sur des véhicules électriques ou hybrides sera abordée dans un prochain article.
Mais pour le moment, faisons le point sur la norme NF C18-50. Qui doit être habilité ? Quel est le cadre légal de cette norme ? Et pourquoi se tourner vers un organisme certifié comme Camira pour former vos équipes ?
Qu’est-ce que l’habilitation électrique et pourquoi est-elle obligatoire ?
Définition et rôle
Obligatoire depuis juillet 2011 (art. R4544-9 à 11 du code du travail) pour toute personne (électricien ou non) travaillant sur ou à proximité d’installations électriques (basse tension et/ou haute tension en courant alternatif ou courant continu), l’habilitation électrique est une autorisation délivrée par l’employeur, après formation. Répondant à la norme NF C18-510, celle-ci permet de former les salariés aux risques électriques et leur permet d’acquérir les bons gestes de prévention.
- L’habilitation électrique est incontournable lorsqu’un salarié intervient sur une installation électrique (hors-tension ou sous-tension) : remplacement d’un tableau électrique, réparation d’une machine industrielle, changement d’un dispositif d’éclairage, tirage de lignes électriques etc.
- L’habilitation électrique est également nécessaire lorsqu’un salarié travaille à proximité d’installations électriques sous tension (zone de voisinage) : un peintre qui travaille près d’une armoire électrique non consignée, un agent de nettoyage qui intervient dans un local électrique, etc.
- Enfin, les interventions électriques courantes exigent aussi une habilitation électrique: changement d’ampoule, ré-enclanchement d’un disjoncteur, ouverture d’une armoire électrique, etc.
La norme NF C 18-510, référence nationale
Le code du travail (art R.4544-3) indique que la définition des opérations sur installations électriques est définie dans l’arrêté du 05 juillet 2024. Bien qu’elle ne soit pas une loi, la norme NF C 18-510 qui repose sur quatre décrets publiés en 2010 (décret 2010-1016, décret 2010-1017, décret 2010-1018 et décret 2010-1118), constitue le socle réglementaire pour la délivrance des habilitations électriques et fixe :
- Les symboles d’habilitation (B0, B1, B2, BR, BC, H1, H2, etc.),
- Les zones de travail et distances de sécurité,
- Les procédures de consignation et de prévention.
Tout employeur qui ne respecte pas cette obligation engage sa responsabilité civile et pénale en cas d’accident. Les sanctions peuvent ensuite être lourdes, notamment si un manquement à l’obligation d’habilitation électrique est établi comme facteur contributif à un accident du travail.
Tableau des niveaux d’habilitation électrique (NF C 18-510)
Symbole | Domaine de tension | Type d’opération | Précisions (attributs possibles) |
B0 / H0 | Basse et très basse tension (B) ou Haute (H) tension | Travaux d’ordre non électrique (nettoyage, peinture, maçonnerie, accès aux locaux électriques, etc.) | Peut inclure le voisinage (V) si travaux proches d’installations sous tension (uniquement en haute tension) |
B1 / H1 | Basse et très basse tension (B) ou Haute (H) tension | Exécutant d’opérations électriques (tirage de câble, raccordement simple) | Peut être complété par V (voisinage renforcé) |
B2 / H2 | Basse et très basse tension (B) ou Haute (H) tension | Chargé de travaux électriques (responsable d’équipe, chef de chantier, etc.) | Peut inclure V (voisinage renforcé) |
BC / HC | Basse et très basse tension (B) ou Haute (H) tension | Chargé de consignation (séparation, condamnation, vérification…) | Peut être attribué en complément d’un B1 ou B2 |
BR | Basse et très basse tension (B) | Intervention générale en autonomie (maintenance électrique) | |
BS | Basse tension uniquement | Intervention élémentaire sur circuits (remplacement de fusibles, lampes, prises à l’identique, etc.) après une mise hors tension | Adapté aux non-électriciens intervenant ponctuellement |
BP | Basse tension (photovoltaïque) | Opérations élémentaires sur chaînes photovoltaïques (montage de connecteur, manipulation de module PV) | Spécifique aux installations solaires |
BR champs PV | Basse tension (photovoltaïque) | Intervention d’entretien ou de dépannage sur les installations photovoltaïques | Spécifique aux installations solaires |
BE / HE | Basse ou Haute tension | Opérations spécifiques (essai, vérifications, manœuvres et mesure) | Attributs précisent la nature de l’opération (Essai, Vérification, mesurage, et manoeuvre) |
BF / HF | Basse ou Haute tension (fouille) | Travaux de fouille près de canalisations électriques enterrées | Souvent attribué aux conducteurs d’engins ou terrassiers ou intervention en tranchée |
BL | Véhicules électriques ou hybrides | Intervention sur véhicules (maintenance, opérations spécifiques) | Peut inclure X (opérations spéciales comme dépannage, batterie, etc.) |
BX | Véhicules électriques ou hybrides | Dépannage, remorquage, intervention sur batteries | Opération spéciale (opérations à risques sur véhicules) |
Pour information, les travaux sous tension ne peuvent être entrepris que sur un ordre écrit de l’employeur, justifiant la nécessité de travailler sous tension (art. R. 4544-7 du Code du travail). Ce type de travaux doit être encadré par des documents de référence spécifiques (demande de travail sous tension, ordre de travail sous tension, autorisation de travail sous tension, etc.).
À l’issue d’une formation dispensée par un organisme agréé, l’employeur remet au salarié un titre d’habilitation spécifique, dont le symbole porte la lettre « T » pour les travaux sous tension ou la lettre « N » pour le nettoyage sous tension.
Quel public est concerné par la formation habilitation électrique ?
Les électriciens et professionnels de la maintenance
Tous les intervenants sur les installations électriques sont concernés :
- Électriciens du bâtiment et de l’industrie,
- Techniciens de maintenance, automaticiens et ascensoristes,
- Chargés de consignation et de travaux (B2, BC, H2),
- Techniciens de mesure, contrôle et essais (BE/HE).
Les travailleurs non-électriciens
La norme impose également une habilitation pour les métiers travaillant à proximité d’installations électriques ou dans un environnement exposé à des risques particuliers de choc électrique :
- Les métiers du bâtiment : peintres, maçons, plombiers, chauffagistes, menuisiers intervenant près de câbles ou tableaux électriques,
- Agents techniques de maintenance bâtiment (amenés à changer une prise ou un interrupteur par exemple)
- Agents d’entretien et de nettoyage en locaux techniques,
- Élagueurs et conducteurs d’engins près de lignes électriques,
- Personnel administratif s’il accède ponctuellement à des zones comportant un risque électrique (pour enclencher un disjoncteur par exemple).
Pour l’ensemble de ces professions, une habilitation B0 (travaux non électriques) ou BS (interventions simples) suffit généralement.
Les cas particuliers
- Les travailleurs temporaires (intérimaires, CDD) doivent être habilités par l’entreprise utilisatrice,
- Les travailleurs indépendants doivent également présenter une attestation de formation conforme à la norme NF C 18-510 à leurs clients pour accéder à certains chantiers ou interventions.
Habilitation électrique : obtention et durée de validité
Comment obtenir son habilitation après la formation ?
- Définition du niveau d’habilitation (B0, B1, BR, etc.) selon les missions confiées au salarié,
- Formation théorique et pratique d’une durée allant de 1 à 4 jours selon le niveau d’habilitation visé (sur présentation d’une attestation de non contre-indication médicale à compter du 01 octobre 2025 et selon les compétences techniques),
- Évaluation des compétences via exercices et QCM,
- Délivrance du titre d’habilitation par l’employeur, basé sur l’avis de l’organisme de formation.
- Ce document nominatif qui précise les limites de l’autorisation accordée est signé par l’employeur et le titulaire.
Quelle est la fréquence de renouvellement de l’habilitation électrique ?
Une fois obtenue par le salarié, l’habilitation électrique n’est pas acquise à vie. En effet, cette dernière doit être régulièrement renouvelée pour maintenir les compétences et effectuer une veille des évolutions réglementaires ou techniques en la matière.
La durée de validité d’un titre d’habilitation électrique est définie par l’employeur. Cependant, en pratique, elle est de :
- 3 ans pour la majorité des habilitations,
- 1 an pour les travaux sous tension (symboles T),
- Un recyclage peut être imposé en cas de changement de poste, accident d’origine électrique sur le lieu de travail ou longue absence.
Pourquoi suivre sa formation habilitation électrique chez Camira ?
Camira accompagne les entreprises de tous secteurs et les collectivités dans la montée en compétences des salariés et dans le respect de la réglementation en vigueur.
Pour cela, nous proposons :
- Une formation habilitation électrique sur installation électrique conforme à la norme NF C 18-510 et dispensée par des experts,
- Des programmes adaptés à tous les niveaux(B0 à H2, BS/BE, BR, BC, etc…),
- Des sessions de formation sur-mesure en intra ou inter-entreprise,
- Un accompagnement complet et adapté à vos besoins.
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En résumé : ce qu’il faut retenir
- Selon les R4544-9 à 11 du code du travail, l’habilitation électrique est obligatoire pour toute personne intervenant sur ou à proximité d’installations électriques (électricien, technicien de maintenance ou travailleur non-électricien),
- La norme NF C 18-510 encadre les formations et symboles d’habilitation (B0 à H2, BS, BE, BR, BC…), définit les zones de sécurité et les procédures de consignation,
- Les professionnels concernés incluent : les électriciens et techniciens de maintenance, les métiers du bâtiment travaillant près de réseaux électriques (plombiers, peintres, maçons…), les agents d’entretien, élagueurs, conducteurs d’engins, travailleurs intérimaires et indépendants,
- Le niveau d’habilitation dépend des missions confiées(travaux électriques, consignation, maintenance, opérations spécifiques),
- La formation, théorique et pratique, dure de 1 à 4 jours, selon le niveau d’habilitation visé. Elle inclut des exercices, QCM et mise en pratique,
- Le titre d’habilitation est délivré par l’employeuraprès la formation, et doit être renouvelé régulièrement : généralement tous les 3 ans ou tous les ans pour les travaux sous tension (symboles T) et cas particuliers (changement de poste, accident d’origine électrique sur le lieu de travail ou longue absence),
- Camira propose des formations conformes à la norme NF C 18-510, adaptées à tous les niveaux et métiers, en intra ou inter-entreprise.